Départ en Land du Sud de l'Inde pour remonter tout le sous-continent puis continuer sur le Pakistan et l'Iran .
commenter cet article …
C'est tout simplement essayer de leur faire découvrir le grand livre de la vie !
Dimanche 9 Juillet 2006 Kapan :
Pas facile d'écrire quand il faut rouler plus de 500 kms par jour .
Nous avons fait étape 2 jours à Quetta .
C'est une ville sympa surtout le kandhari bazar où nous avons aimé flané et faire nos dernières emplettes avant de rejoindre Taftan distante de plus de 600 kms à travers le désert magnifique du Baloutchistan . En plein milieu , nous avons la surprise de croiser et de papotter pendant plus d'une heure avec la Globule , une famille de la région lyonnaise ( http://spaces.msn.com/voyagedeglobule/ ) , partie pour également une année de voyage en camping-car entre le sous continent indien et l'Afrique .
A Taftan , il fait une chaleur intenable . Nous prenons une chambre au PTDC que nous payons très cher pour le service rendu .
Le lendemain matin , nous passons la frontière . Du côté pakistanais , on nous offre dans les bureaux des douanes le petit-déjeuner pendant que les douaniers remplissent nos papiers . Sympa non ?
En revanche , tout va beaucoup plus lentement du côté iranien . Les enfants sont notés sur nos deux passeports et ça intriguent les douaniers . Finalement , au bout de 2 heures d'attente on nous laisse passer . A la sortie , une escorte nous attend pour nous emmener jusqu'a Zahedan . Une fois de plus , c'est à contre coeur que nous cohabitons avec les militaires . Nous n'avions dans les réservoirs du gasoil que pour atteindre cette ville . Quand on demande aux militaires d'aller faire le plein , on nous fait tourner plus de 2 heures pour finalement fausser compagnie à nos chers bidasses qui commençaient sérieusement à nous énerver et trouver par nous même la dite pompe !
Et là , surprise , on nous offre le plein . Ici ce n'est pas pour la somme puisque nos 65 litres de gasoil ne valent pas plus chers que 6 litres d'eau minérale mais c'est surtout pour le geste !
A la fin de notre première journée iranienne , nous faisons étape à Bam . Nous ne reconnaissons rien de cette ville , visitée 6 ans plus tôt . Réduite pratiquement à néant à la suite d'un terrible tremblement de terre , des quartiers entiers de containers en guise d'habitations ou de commerces telle est la vision que nous offre Bam aujourd'hui . Devant un tel dénuement , nous ne souhaitons même pas revoir la citadelle .
Nous préférons garder en mémoire l'image d'un soleil se couchant sur ces magnfiques ruines .
A Yazd , nous prenons plaisir à retourner dans la vieille ville et son bazar .Avec Ispahan , Yazd est l'un de nos endroits préférés en Iran . Ici , comme dans le reste du pays , les gens se mettent en quatre pour vous aider même s'ils ne comprennent pas toujours nos demandes . Comme ce policier à qui nous demandions l'adresse d'un hotel à petit prix et qui nous conduit avec sa voiture personnelle à un hotel où le premier tarif n'était qu'à 88 $ la nuit .
Vu notre tête , il a très vite compris que ce n'était pas la bonne adresse et nous fait retraverser la ville pour nous dénicher cette fois le bon hotel !
Comme au Pakistan nous ne paierons aucune infrastructure routière . Ca devient une habitude à laquelle on prend goût .
Ispahan , la ville est toujours aussi belle . De jour , comme de nuit nous aimons flâner ou prendre un thé sur la place principale . On s'est accordé une journée sans rouler dans notre remontée express . Que ça fait du bien .
Nous y retrouverons à notre plus grande surprise , Mazdak . 6 ans plus tôt , il nous avait expliqué le travail des miniatures ( peinture très fine réalisée sur des os de chameaux ) spécialité de la ville .
Puis après une longue journée de route nous sommes allés dormir à Soltaneye . L'endroit a peu changé et on nous a autorisé à dormir dans le Land à côté de la tombe d'un poète dont on a oublié le nom . Le soir , des hommes viennent chanté sous la coupole . Que c'est beau !
Les jours suivants une plus courte étape nous a conduit à Tabriz puis une autre à la frontière arménienne .
Du côté iranien on pensait que ça allait n'être qu'une simple formalité et bien non . Nous y passerons plus de 3 heures . Nous avions des visas de transit et pour les douaniers on était assujeti à une sombre taxe sur le gasoil de tenez vous bien : 271 $us à payer cash à la banque nationale ( taxe calculée sur le nombre de km réalisés dans le pays ) . Pour nous il n'en était pas question . Au début tout le monde campait sur ses positions . Force de leur dire qu'on était des touristes ( mais pour eux un visa de transit , ce n'est pas un visa touristique ! ) et qu'à Delhi on nous a refusé un visa touristique , ils ont fini par téléphoné à Téhéran pour savoir dans quelle catégorie nous classer . Finalement , nous n'avons rien débourser .
Avec un peu de patience et de diplomatie ( plus facile à dire qu'à faire ! ) , on a réussi à économiser une belle somme .
Du côté arménien , c'est le choc tout d'abord vestimentaire , plus de voile mais des douanières en mini jupe et le deuxième choc la langue , nous n'y comprenons rien et eux ne nous comprennent pas non plus ! Il a donc fallu également s'armer de patience . Nous y rencontrons un français , attaché à l'ONU , bloqué depuis de nombreuses heures pour une histoire de double passeport . Nous lui adressons tous nos remerciements car il nous a servi à plusieurs reprises d'interprète .
Les douaniers russes ( et oui l'Arménie est un pays indépendant mais ses frontières sont gardées par les Russes ) ont été très tatillons . Ils ont commencé par fouiller tout l'avant du Land ( vide poche , caisse à jeux des enfants etc ) . Quand ils ont voulu faire la même chose à l'arrière , vu le bric à brac que l'on entrepose , ils ont vite abdiqué . Il faut avouer qu'on ne leur facilitait en rien la tâche puisque ces grands gaillards n'arrêtaient pas de se cogner dans le hayon . Les verrins ne l'élevaient qu'à la moitié de sa hauteur normale . Habituellement on met un pied pour soutenir l'ensemble , là bizarement il n'est jamais sorti de son emplacement !
Au niveau administratif , ce n'est pas mal non plus puisqu'au total on mettra 3 heures pour régulariser la situation des personnes et du Land en déboursant au passage de 60 Euros et encore de 60 Euros en diverses taxes . Au total nous avons passé environ 6 heures pour passer d'un pays à l'autre . Un record dont on se serait bien passé durant ce voyage !
Pas facile de trouver un hotel ou plutôt si c'est facile mais vu les prix par rapport à la qualité fournie on regarde à deux fois notre porte monnaie pour savoir s'il n'y a pas une erreur dans les prix pratiqués !
Pour un pays où le salaire moyen est de 150 à 200 $ on nous réclame pour une chambre banale la modique somme de 50 $ !!!
Tout le monde à l'air de trouver cela normal . Quand on essaie en vain de marchander en guise de réponse c'est : “niet niet niet “ .
Alors pour nous aussi c'est niet et on s'en va .
A ce rythme , on arrive de nuit à Kapan où l'on fini par trouver une chambre avec une télé ( pour une fois c'est important c'est la finale de la coupe du Monde ! ) pour 35 $ après marchandage .
Samedi 1er juillet 2006 , Quetta :
Qu'il fait fait au chaud au Pakistan !!!
Nous venons de quasiement de traverser le pays sous des chaleurs torrides . Le thermomètre en journée n'est pratiquement jamais descendu en dessous de 45c . La nuit , en ayant un ventilateur ça ne descendait jamais en dessous de 35c . Dans ces conditions difficile de récupérer . Nous nous étions établis un petit programme de visite du pays mais très vite on ira au plus court !
Après 2 jours à Lahore , nous prenons la direction de Multan .
A notre grande surprise ici , les routes sont dégagées et les chauffeurs respectent pour la plupart le code de la route . Les controles radar sont fréquents sur l'autoroute . A chaque péage , on ne déboursera jamais une Roupie . On nous fait un grand sourire en nous disant “ Welcome in Pakistan “ et on nous fait signe de passer !
Et si c'était comme ça en France , il est toujours permis de rêver , non ?
Les camions entièrement décorés sont de toutes beautés . Les chauffeurs sont fiers que l'on s'intéresse à leurs engins .
A Multan , il fait tellement chaud qu'on en repart dès le lendemain pour essayer de se mettre au frais dans les montagnes près de Der Ghazi Khan .
Peu après cette ville , la police nous arrête . Parait il qu'il faut un permis pour circuler dans cette région , zone tribal parait il !
Quand nous leur disons , où nous comptons passer la nuit ( Fort Munro ) , la réponse est catégorique :
Pas question .
Au début , on nous demande de retourner d'où l'on vient . Pour nous , il n'en est pas question également .
On reste une heure planté en plein soleil à parlementer et à attendre une réponse d'un officier si l'on peut continuer notre chemin .
La réponse parvient par radio . C'est ok , mais à la condition d'être escorter et de ne pas nous arrêter à Fort Munro comme nous le souhaitions . Nous n'avons pas d'autre alternative ; nous acceptons .
Chaque escorte , ne dure jamais longtemps . La première c'est une voiture puis toutes les autres seront des motos avec un militaire armé .
En arrivant à Fort Munro , l'escorte nous lache . Nous continuons un peu puis , nous essayons de retourner en ville . Mais , à peine avions nous fait un petit kilomètre vers la ville qu'une moto avec 2 policiers nous intiment de repartir dans l'autre sens , direction Rakhni au Baloutchistan tout proche . L'escorte ne nous laissera qu'au poste de police baloutche. On me ( Gaëtan ) fait comprendre d'aller voir l'officier du poste . Il parle quelques mots d'anglais . Il explique que la région est peu sûre et qu'il vaut mieux pour notre sécurité ( ou nous surveiller on ne sait plus trop ! ) que l'on passe la nuit dans l'enceinte même du poste de police . Je lui répond que je préferai passer la nuit dans un hotel . Il me répond que la ville de Rakhni n'aurait pas d'hotel susceptible de nous accueillir et quand bien même on ne serait pas autorisé à y dormir !
Un peu à contre coeur , nous acceptons .
Pour aller acheter quelques provisions , ça tourne à la paranoïa . Anne et les enfants ne sont pas autorisés à sortir du poste . Quand à moi , pour faire 50m on m'embarque dans la voiture de la police et on me dépose devant chaque échoppe . Pour rester discrêt on fait mieux !!!
Le lendemain , nous quittons sous escorte la ville . Quelques kilomètres plus loin , on nous laisse partir seul .
Au début , la route est excellente mais une cinquantaine de kilomètres plus loin tout change . Nous nous retrouvons sur une mauvaise piste . Tous les ponts sont en travaux . A plusieurs reprises , nous franchissons de petits gués . Puis vient le passage d'une rivière . 3 camions sont déjà plantés en plein milieu . De chaque côté attendent des tracteurs pour sortir , moyennant finance on suppose , les véhicules en difficulté . On attend un petit moment pour voir comment passent les 4x4 . Un gros Toyota se présentent et se plante à côté des camions !
Des jeunes ayant de l'eau à mi-corp le poussent et il s'en sort .
Peu rassuré on décide de se lancer . L'eau couvre entièrement les roues peut être plus on est trop concentré pour voir .
Pas trop lentement mais trop vite non plus ( on a peur qu'une grosse pierre tappe les ponts ) le Land avance et atteint l'autre rive sans encombre . Nous poussons un gros ouf de soulagement !
La suite de l'itinéraire , une succession de magnifique paysages de montagnes arides , sera beaucoup plus simple jusqu'à Quetta .
Passage de la frontière :
Comme beaucoup d'entre vous le savent ; entre l'Inde et le Pakistan c'est un peu “ Moi je t'aime moi non plus “ !
On redoutait un peu ce passage obligatoire sur la route du retour .
Beaucoup de voyageurs nous l'avaient décrit comme un endroit où il vaut mieux être en règle plutôt deux fois qu'une .
Et bien pour nous , ce fut une simple formalité avec des douaniers certes tatillons mais agréables , que se soit d'un côté comme de l'autre .
En 2 heures tout était fini et il ne nous restait plus qu'à nous installer à côté de l'hôtel du PTDC et d'attendre la soirée pour la cérémonie des drapeaux .
Enfin heu on a dit cérémonie ?
Nous devrions plutôt dire BIG SHOW et on pèse nos mots !
Imaginer de part et d'autre de la frontière :
2 barrières l'une indienne et l'autre bien sûr pakistanaise .
2 drapeaux un pour chaque pays puis des gardes .
Au moment de la fermeture de la frontière des gradins de part et d'autre se remplissent rapidement de centaines de ” fans à tics” ( on ne peut dire autre chose ) des 2 camps . Puis , commence une gesticulation très bruyante pas toujours agrémentée de mots doux . Côté pakistanais on traite le voisin d'en face de crevette ( dû au format des gardes mais également d'une petite similitude du haut des uniformes à une queue de crevette ) . Nous supposons que du côté indien on ne doit pas se priver non plus !
Les gardes , digne comme des soldats de plomb , paradent jusqu'à la ligne de partage , se jaugent , se grimacent à la figure , singent leur voisin d'en face , bref ça tient plus du théatre que d'autre chose et tout ça pour descendre au milimètre près les drapeaux des 2 pays simultanément .
En conclusion , nous ne savons pas s'il faut en rire ou au contraire craindre cette cérémonie . Nous ne sommes que de passage , il est difficile d'en porter un simple jugement sans froisser le voisin . Le contentieux est certes très lourd des 2 côtés mais une chose est sûre haranguer les foules n'a rien de bon .
Amritsar :
Manali a été une étape de transit avant de redescendre dans la plaine . Nous craignons les fortes chaleurs et c'est justifié . Pas moins de 40c en journée et un thermomètre qui ne veut même plus descendre de 5c ou 6c pour la nuit . Les enfants comme les parents d'ailleurs , commencent à ne plus trop encaisser ce régime de cuisson à petit feu .
Partout , quand vous empruntez une autoroute payante , il est normal qu'au péage on vous réclame la somme dû . Et ici , au Punjab , on vous gratifie d'un souriant welcome et vous passez sans rien débourser . C'est un des exemple de l'accueil formidable que réservent les sicks aux étrangers !
Amritsar , cette ville annonce pour nous notre dernière étape indienne .
Nous y resterons une petite semaine à récupérer des dures étapes de montagne en nous prélassant dans les jardins de la Bandhari guest house . Nous avons le plus grand plaisirs d'y retrouver une nouvelles fois sur notre route les Roules topettes .
Nouvel échange d'infos et des soirées à bavarder pour les parents . Quand aux enfants qui s'entendent à merveille , quelle joie que d'aller faire quelques ploufs ensemble dans la piscine de la guest house .
C'est sûr , cette fois on ne se reverra qu'en France puisque Benoit et Isabelle ont décidé de monter sur la Karakorum au Pakistan . Bon vent à vous quatre avec qui nous avons passé d'excellents moments. Quand à nous , faute de temps , nous devons commencer à rentrer . Les impératifs de dates sur les visas nous font déjà regretter de ne pas les suivre !
Avant de quitter Amritsar , nous passons une soirée au Golden Temple . Lieu saint des sicks , ce temple ou l'on pénètre pieds nus et tête couverte est splendide . Qu'il est agréable de marcher sur ces dalles de marbres surchauffées par le soleil de la journée et de contempler cette myriade de turbans multicolores se déplacer autour du bassin tout en nous adressant de grands sourires comme si notre présence leur faisait plaisirs !
Chaque sicks se doit d'être armé d'un superbe poignard . Moins fréquement , les femmes le portent également .
A la nuit tombée , le temple d'or prend de magnifique couleur . L'incessante queue pour y pénétrer nous décourage . Nous restons de longs moments à observer tous ces dévots faisant leur ablution dans le bassin ou priant au son d'une musique entrainante .
Un endroit incroyable comme on en voit peu dans le Monde .
Samedi 17 Juin Manali :
Après un peu plus de trois semaines sur les hauteurs himalayennes , il est temps pour nous de commencer à redescendre un peu .
Depuis Leh nous prenons la direction de Manali .
Il nous faudra pas moins de 2 jours avec plus de 10 heures de conduites par jour c'est dire notre moyenne !
Question paysage c'est toujours aussi beau , c'est peu de le dire , il faut le vivre !
Le premier jour , nous avons la chance de croiser l'une des dernières caravanes de yacks au milieu d'une plaine désertique balayée par les vents . Pas trop possible de se faire comprendre . Mules et yacks cotoient des gens aux habits traditionnels . Comme dans un rêve , on regarde cette caravane passer . Les récits d'Alexandra David Neel ou d'Ella Maillart nous reviennent en mémoire .
La suite fut une succession de hauts cols . Au sommet du 2ème plus haut du Monde une rencontre avec un autre type de caravane . Celle d'un couple de Suédois voyageant dans une vieille Saab surmontée d'une étrange cellule !
On se demande comment ils ont fait pour arriver jusque là avec un véhicule si bas !
Dans cette partie du Monde , le climat est rude et change aussi vite que le sens du vent .
Dans une même journée , voir en quelques heures d'intervalle , il peut pleuvoir , neiger , avoir un grand soleil ou du grésil . C'est l'un des rares endroits sur la planète ou au même moment on peut avoir un coup de soleil tout en ayant l'onglée !
Après une bonne journée à se faire chahuter sur les routes – pistes , on s'arrête pour la nuit à Sarchu . On pensait y trouver un peu plus de confort mais à la place ce ne sont que quelques toiles de tentes tenues par des Népalais faisant office de resto ainsi que d'hotel . Le tout balayé par un vent glacial que rien n'arrête .
Comment peut on vivre dans de telles conditions ?
On s'installe dans notre Land , mais à 4300 m , notre petite maison devient rapidement un véritable congélateur avec la condensation en plus !
On passe la nuit tant bien que mal . Heureusement , un restaurant nous a prêté une grosse couverture pour les enfants .
Le lendemain , nous continuons cette route . Les check post constituent nos principaux arrêts . A l'un d'eux , on nous demande de refaire 4 heures de route pour un soit disant papier qu'on aurait oublier de nous donner !
5 minutes à parlementer et tout s'arrange .
Au sommet du dernier col du parcours le Rothang La , nous avons la surprise de voir des Indiens à jouer avec des luges ou tout simplement avec la neige . Ils sont comme des enfants . Pour bon nombre d'entre eux c'est certainement la première fois qu'ils voient de la neige !
Nous arrivons enfin à Manali . Toute la famille est très fatiguée de ce magnifique itinéraire , mais rude physiquement .